Kératose pilaire : Bronzage le “faux remède”
Chaque été, les petites bosses rugueuses de la kératose pilaire semblent s’estomper sous l’effet du bronzage. Faut-il pour autant considérer le soleil comme un traitement ? Derrière cette amélioration fugace se cachent des mécanismes cutanés complexes… et des risques bien réels pour la santé de la peau. Décryptage et conseils pratiques pour gérer durablement cette affection bénigne mais tenace.
1. Kératose pilaire : petit rappel
C ‘est une affection bénigne touchant jusqu’à 40 % des adultes et 50–80 % des adolescents, la kératose pilaire résulte d’un excès de kératine qui bouche les follicules pileux et forme des papules rugueuses, surtout sur les bras, les cuisses et les jambes. La génétique constitue le facteur principal, mais la sécheresse cutanée et certaines maladies dermatologiques (eczéma, ichtyose) aggravent la situation.
2. Été et kératose pilaire : pourquoi l’aspect s’améliore
. Camouflage pigmentaire
Les UV stimulent la production de mélanine via l’activation du récepteur MC1R sur les mélanocytes. Le pigment brun homogénéise visuellement la peau, masquant temporairement les papules.
. Épaississement adaptatif de l’épiderme
Sous l’effet des UVB, la couche cornée s’épaissit ; cette hyperkératose transitoire lisse visuellement la peau mais ne traite pas l’obstruction folliculaire.
3. Rayons UV : bénéfice éphémère, dommages durables
- Retour des lésions : dès que l’ensoleillement diminue, l’épiderme retrouve son épaisseur initiale et les papules réapparaissent.
- Photovieillissement accéléré : altération de l’ADN, rides et taches précoces.
- Cancers cutanés : plus de 100 000 cas annuels en France, dont 80 % liés à des expositions excessives au soleil.
- Inflammation et sécheresse : coups de soleil, prurit et aggravation potentielle de la rugosité.
4. Stratégies pour lisser la peau
- Exfoliation régulière : urée à 10 % ou polyhydroxy-acides (PHA) pour éliminer les cellules cornées.
- Peelings à l’acide glycolique : protocoles 50–70 % réduisant jusqu’à 58 % des papules après quatre séances, à effectuer sous surveillance médicale et hors saison estivale.
- Hydratation bi-quotidienne : émollients riches en céramides, beurres végétaux et humectants pour assouplir l’épiderme.
- Photoprotection quotidienne : écran large spectre (SPF 50+), indispensable même lorsque les lésions semblent moins visibles.
5. Épilation et poils incarnés
Privilégier la crème dépilatoire ou l’épilation laser, qui respectent le trajet du poil. Éviter la cire, le rasoir et l’épilateur électrique, tous générateurs potentiels de poils incarnés aggravant l’inflammation.