Un ingrédient discret aux effets puissants : que vaut vraiment l’Arginine en cosmétique ?

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credit envato

Parmi les actifs cosmétiques souvent méconnus mais scientifiquement prometteurs, l’arginine occupe une place particulière. Naturellement présente dans l’organisme, elle participe à de nombreux processus biologiques et intéresse de plus en plus les formulateurs de soins cutanés et capillaires. Pourquoi cet acide aminé est-il si prisé aujourd’hui ? Quels sont ses réels bienfaits, ses mécanismes d’action, ses limites et ses conditions d’utilisation ?

Définition et origines de l’arginine

L’arginine, classée parmi les acides aminés semi-essentiels, est impliquée dans la synthèse des protéines, la cicatrisation, l’immunité et la régulation vasculaire. Elle joue un rôle de précurseur dans la production de monoxyde d’azote (NO), un vasodilatateur.

Elle a été isolée pour la première fois au XIXe siècle à partir du lupin jaune, une plante herbacée présente à l’état sauvage dans le bassin méditerranéen, notamment en Corse. Depuis, elle a été largement étudiée pour ses fonctions biologiques, principalement dans le métabolisme musculaire et la réponse immunitaire.

Comment l’arginine est-elle obtenue pour les cosmétiques ?

En cosmétologie, l’arginine est généralement obtenue par fermentation microbienne de sucres végétaux. Des bactéries comme Corynebacterium glutamicum ou Escherichia coli sont cultivées dans un milieu riche en glucose et en azote, avant que l’arginine soit extraite, purifiée puis cristallisée.

Ce procédé biotechnologique permet d’obtenir une arginine hautement pure, parfaitement compatible avec les standards de formulation cosmétique.

Ses propriétés cosmétiques

1. Renforcement de la barrière cutanée

L’arginine stimule la production de collagène et d’élastine, améliorant ainsi la souplesse et l’élasticité de la peau. Bien que les mécanismes soient encore à l’étude, certaines recherches suggèrent un effet bénéfique sur la structure dermique, notamment via l‘oxyde nitrique.

2. Antioxydant potentiel

Par voie orale, l’arginine augmente les niveaux de glutathion, un puissant antioxydant. Cette action contribue à la neutralisation des radicaux libres, responsables du vieillissement prématuré de la peau. Les effets topiques doivent encore être mieux établis.

3. Accélération de la cicatrisation

L’arginine participe aux différentes phases de la cicatrisation cutanée : inflammation, prolifération cellulaire, remodelage tissulaire. Elle soutient l’angiogenèse (formation de nouveaux vaisseaux) et la régénération des cellules épithéliales.

L’arginine et les cheveux

Utilisée dans les soins capillaires, l’arginine favorise :

  • L’allongement de la phase anagène (croissance)
  • La stimulation de la microcirculation autour des follicules
  • La protection contre les effets de la dihydroxytestostérone (DHT), hormone associée à la chute des cheveux

Des études suggèrent aussi un rôle dans l’augmentation de l’activité du facteur VEGF, impliqué dans l’oxygénation des bulbes pileux.

L’arginine en soin dentaire

L’arginine est naturellement présent dans la salive et joue un rôle essentiel dans la santé bucco-dentaire en régulant le pH, limitant la formation de caries et de biofilm bactérien, et en réduisant la sensibilité dentaire. Associée à des composés comme le carbonate de calcium et les sels fluorés, elle renforce la reminéralisation de l’émail, faisant d’elle un ingrédient incontournable des produits d’hygiène dentaire.

Stabilisation du pH 

L’arginine, en raison de son pH basique, est utilisée pour équilibrer l’acidité des formulations cosmétiques, en particulier celles contenant des polymères sensibles. Elle est aussi appréciée pour son absence d’odeur et sa compatibilité avec une large gamme d’ingrédients actifs.

Sécurité et précautions d’emploi

L’arginine est reconnue comme sûre en usage cutané. Elle ne présente pas de potentiel allergisant connu et n’est soumise à aucune restriction de concentration selon la réglementation européenne en vigueur. Elle est bien tolérée, même par les peaux sensibles, les femmes enceintes et les enfants.

En revanche, la supplémentation orale en arginine (compléments alimentaires) peut être déconseillée dans certains cas médicaux (antécédents cardiovasculaires, asthme, cirrhose hépatique).

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