Photomodulation par LED : la lumière au service de la peau!
De la lumière pour rajeunir, pour soigner ou soulager ? Oui ! Les bienfaits des ondes lumineuses sont connus des médecins depuis les années 1950, mais ce n’est qu’au début des années 2 000 que les avancées de la NASA pour accélérer la cicatrisation des plaies en apesanteur ont permis de découvrir indirectement les propriétés anti-âge de la photobiomodulation par LED. Depuis les études scientifiques ne cessent de révéler de nouvelles vertus autant sur le plan médical qu’esthétique. Cette technologie est maintenant disponible aux grand public sous forme de masques LED ou de casque LED pour une utilisation quotidienne. Alors, comment fonctionne et quels sont les bienfaits de la thérapie par LED sur la peau ? Que valent les appareils à domicile et quelles spécificités doivent-ils avoir pour garantir les résultats ? Qu’elle soit jaune, bleu, verte ou rouge, la lumière électroluminescente n’a pas fini d’illuminer votre visage.
Qu’est-ce la photomodulation par LED ?
La photobiomodulation par LED est une technologie diffusant dans les différentes couches de la peau, ou d’autres tissus, l’énergie d’une lumière froide, artificielle et produite de manière électrique. En fonction de la couleur choisie et donc de la longueur d’onde, l’énergie du rayon lumineux émis par les LED (Light emitting diode) améliore l’activité cellulaire. L’exposition à ces diodes électroluminescentes sert différents domaines :
- en médecine du sport pour réduire les inflammations, les douleurs et améliorer la récupération musculaire ;
- en cancérologie pour réduire les effets secondaires des radiothérapies et chimiothérapies ;
- en neurologie pour apaiser les douleurs liées aux maladies neurodégénératives ;
- en dermatologie et en médecine esthétique pour corriger et réparer plusieurs pathologies ou traumatismes cutanés comme accélérer la cicatrisation des plaies, traiter le photovieillissement, la kératose actinique, ou encore provoquer un photorajeunissement du visage ;
- à domicile comme outil skincare pour favoriser la repousse des cheveux, des ongles, unifier le teint, limiter les boutons d’acné, raffermir la peau et atténuer les rides.
Cette technique est indolore, elle se pratique en toutes saisons, complète ou booste d’autres traitements esthétiques ou cosmétiques. Le dispositif de LED, souvent sous forme de masque, est appliqué à quelques centimètres du visage entre une et 45 minutes sur une peau démaquillée et bien nettoyée.
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Comment fonctionne la photobiomodulation par LED ?
Un peu de physique pour bien comprendre le fonctionnement de la photothérapie par LED
Revenons aux bases. La lumière visible ou invisible est une onde, c’est-à-dire qu’elle bouge, plus précisément elle oscille. Ce mouvement est créé par les milliards de particules excitées qui la constituent : appelés photons. En bougeant, ils créent et déplacent de l’énergie qui peut être absorbée par votre peau.
Cette lumière se décompose en plusieurs rayons lumineux, chacun est caractérisé par une longueur d’onde. La longueur d’onde est une grandeur physique qui vous permet de distinguer les familles de rayons lumineux sur le spectre électromagnétique. Pour résumer, il y a trois grandes catégories de rayons.
- les ultra-violets abrégés en U.V. Ils sont invisibles pour notre œil et se situent entre 10 et 400 nm. Ils nous font bronzer, synthétiser la vitamine D, mais sont également responsables des mélanomes ;
- La lumière visible, détectée par l’œil humain et constituée des couleurs de l’arc-en-ciel, se situe entre 400 et 700 nm. C’est ici que se trouve une partie des longueurs d’onde de la photomodulation par LED.
- Les infrarouges A (également invisibles) se trouvent entre des longueurs d’onde de 700 nm à 1 000 nm et sont capables de stimuler la matrice du derme profond.
Ces rayons viennent tous de la lumière du soleil, mais peuvent être reproduits par des appareils électriques. Et dans notre cas par les dispositifs de photomodulation comme les masques LED pour le domicile ou des appareils plus puissants pour les professionnels. Actuellement, il existe de nombreux dispositifs médicaux commercialisés, diffusant des longueurs d’onde allant de 247 à 1 300 nm, mais seules certaines bandes ont révélé des bénéfices pour notre organisme et notre peau.
Plus la longueur d’onde est élevée, plus le rayon lumineux va pénétrer profondément les couches de notre peau (épiderme, derme moyen ou profond).
Mécanismes biologiques et biophysiques de la photothérapie par LED
Le mécanisme n’est pas entièrement compris, mais cette énergie lumineuse agirait au niveau moléculaire et plus particulièrement sur la respiration cellulaire, la production d’adénosine et d’ATP, qui sont les carburants de toutes les cellules vivantes.
Pour faire simple, l’onde lumineuse créée par les LED, pénètre votre peau avec son énergie. Certains éléments de l’épiderme et du derme sont capables d’absorber cette énergie. Ce sont les chromophores comme la mélanine, l’hémoglobine ou encore l’opsine.
L’énergie est alors métabolisée par la cellule cutanée, provoque des changements chimiques et améliore son fonctionnement pour réduire les symptômes ou inconforts. Les cellules sont rechargées en énergie. On assiste alors à une meilleure prolifération et à un renouvellement cellulaire de qualité.
Si les longueurs d’onde du rouge visible et des infrarouges proches sont les plus réputées et favorisées en cabinet, de récentes études scientifiques révèlent l’intérêt des autres ondes lumineuses du visible.
- La lumière bleue autour des 415 nm pénètre uniquement l’épiderme. Elle est diffusée essentiellement pour lutter contre la bactérie responsable de l’acné. Elle est reconnue pour ses vertus anti-bactéricide, antiviral (virus de l’herpès) et anti-inflammatoire. En revanche, l’utilisation de cette onde lumineuse est sujet à controverse. En effet, selon certains scientifiques la limite entre UV et lumière bleue comprise entre 400 et 500 nm est mal définie. En outre, comme les rayons ultraviolets, elle est accusée, sur le long terme de créer des zones hyperpigmentées plus précoces et plus tenaces pour les peaux mates et foncées.
- La lumière jaune autour des 585 nanomètres, agirait sur les zones hyperpigmentées en supprimant directement la teneur en mélanine, selon une étude in-vitro de 2018 réalisée sur des mélanocytes épidermiques (cellules de la pigmentation).
- La lumière verte allant de (495 nm à 570 nm), selon certaines expériences serait bénéfique pour l’amélioration de la cellulite et le gonflement des tissus. Cependant, cette fenêtre thérapeutique nécessite encore de nombreuses études.
- La lumière rouge à 633 nm et les infrarouges proches à 830 nm sont les rayons qui pénètrent le plus profondément, jusqu’au derme. Ces deux longueurs d’onde font l’objet de nombreuses études scientifiques et leurs effets sur le photorajeunissement et la cicatrisation sont avérés et très appréciés. Elles boostent l’activité des fibroblastes et donc la production de collagène et d’élastine. Elles sont également utiles pour les traitements de la calvitie ou pour faire plus facilement pénétrer les produits de mésothérapie.
Zoom sur les bienfaits de la lumière rouge et proche infrarouge de la photobiomodulation
Une étude de juin 2021 in vivo réalisée sur des fibroblastes humains suggère que les rayonnements lumineux rouges et proches de l’infrarouges, favorisent l’expression de certains gènes et stimulent la synthèse des précurseurs de collagène de type 1 et 3 ainsi que de l’élastine.
Ils sont donc recommandés pour corriger les signes du vieillissement naturel et réparer les tissus traumatisés par les U.V. ou par d’autres pathologies.
- La lumière rouge lisse les rides, les ridules, densifie le derme et améliore la tonicité des tissus.
- Elle accélère et améliore la cicatrisation des plaies.
- Anti-inflammatoire, elle est capable de réduire les rougeurs chroniques, mais aussi l’acné, la rosacée et améliore la résistance aux stimuli des peaux sensibles.
- En complément avec des médicaments rendant plus réceptive la peau à la lumière rouge, elle traite certains cancers.
- Les dispositifs sous forme de casque permettent d’améliorer la calvitie.
Cliniquement, il existe deux longueurs d’onde spécifique pour induire les effets de la photobiomodulation de la lumière rouge et proche infrarouge : 633 et 830 nm.
Caractéristiques à vérifier sur votre appareil avant d’investir
Les appareils en cabinet de dermatologie, ou de médecine esthétiques seront forcément plus puissants et permettent d’obtenir des résultats plus poussés, car les séances sont supervisées par des professionnels de santé. Comptez entre 30 et 80 euros la session, allant de 15 à 45 minutes en fonction des zones à traiter et de la préoccupation. Des forfaits pour une dizaine de séances (pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines d’euros) vous seront également proposés. Il est donc normal de vouloir investir dans des dispositifs pour le domicile. Même si les résultats seront un peu moins performants, ils permettent très largement de perdurer les effets sur le long terme de votre soin, ou d’atteindre un certain rajeunissement tissulaire. Sur le marché, les prix varient énormément allant d’une centaine d’euros à 1 000 euros parfois. C’est pourquoi, si vous n’avez pas le temps d’utiliser plusieurs minutes par semaine cet appareil, passez votre chemin, car les effets sont proportionnels à la fréquence d’utilisation. D’ailleurs dites moi en commentaire, si vous souhaitez quelques références d’appareil.
En moyenne, comptez entre 300 et 1000 euros pour obtenir un bon rapport qualité-prix.
Voici les spécificités à vérifier avant d’investir.
- La longueur d’onde émise par votre dispositif. Pour la lumière rouge et proche infrarouge les études démontrent une longueur d’onde spécifique et non une gamme. Donc votre matériel doit diffuser spécifiquement une longueur d’onde de 630 nm et 830 nm pour bénéficier des bienfaits de la lumière rouge et proche infrarouge. Un manque de spécificité peut également signifier un manque d’efficacité.
- Le prix de l’appareil. Les diodes émettant des longueurs d’onde spécifiques ont un coût de production plus élevé, donc votre appareil sera relativement cher.
- Seule, la bonne longueur d’onde ne suffit pas. L’irradiation, c’est-à-dire l’intensité, mesurée en milliwatts/cm carré est donc tout aussi importante. Il s’agit de la quantité d’énergie qui frappe la peau par cm carré et par seconde. En effet, il vous faut une quantité suffisante et assez rapide pour provoquer une réponse biologique.
Les appareils reconnus comme cliniquement efficaces, proposent des plages entre 40 et 100 mW/cm carré. Attention, ces valeurs ne concernent pas uniquement le dispositif, mais la capacité de chaque diiode à délivrer la bonne quantité de lumière. Il est également important de prendre en compte la distance des diodes de votre visage. Soit cette information est publiée sur le site de la marque, soit vous devez contacter le vendeur, car c’est un paramètre clef à ne surtout pas oublier.
- La fréquence d’utilisation recommandée par le vendeur. Elle doit être adaptée à votre mode de vie. Si vous avez des enfants, un travail prenant, vous n’aurez pas le temps d’utiliser votre appareil 30 minutes voir une heure par jour. Plus l’irradiance est élevée plus le temps d’utilisation sera réduit.
Pour les mêmes raisons, il est normal d’avoir la possibilité de bouger pendant votre séance de luminothérapie, l’idéal est qu’il soit sur batterie ou à pile, léger et confortable.
Les discussions et craintes sur les appareils de photothérapies
Il y a beaucoup de discussion sur ce type de dispositif, accusé de faire fondre prématurément les graisses du visage à cause de l’émission de chaleur. Il s’agit d’une confusion. Si cela peut être le cas avec la radiofréquence, les ultrasons ou les lasers, il n’en est rien avec les LED. Cette lumière dite froide ne génère pas de chaleur dans les tissus et ne les traumatisent pas. Ces rayons lumineux ne ciblent pas les tissus adipeux, il n’y a donc aucun risque d’une perte de graisse prématurée.
En revanche, les personnes atteintes de certaines pathologies dermatologiques liées à une hypersensibilité à la lumière du soleil ne devraient pas utiliser ce matériel. En effet, l’urticaire solaire, le lupus érythémateux de l’estomac, les dermatites actiniques chroniques sont favorisés par l’exposition solaire. La lumière du soleil est consituée entre autres d’onde lumineuse rouge, verte, bleue, jaune. Théoriquement, ces personnes peuvent donc développer ces maladies suite à une séance de LED. Même si la plupart de ces problématiques sont causées par les UV ou la lumière bleue, il est préférable de se faire accompagner par un professionnel pour être sûr que la thérapie par LED est adaptée à notre peau.
Sachez qu’il n’y a aucun rapport scientifique, rapportant des effets secondaires liés à la lumière rouge ou aux infrarouges proches.
Aussi, les dispositifs pour le domicile assurent efficacité et sécurité, mais il est primordial de respecter les conseils d’utilisation du fabricant.
Donc, si vous achetez un masque pour le visage, ne l’utilisez pas sur vos mains ou bras, car l’épaisseur de votre peau n’est pas la même. L’appareil est calibré en fonction de la densité de vos tissus.
Concernant les yeux, ils seront protégés par des lunettes spécifiques en cabinet. Pour les dispositifs à domicile, respecter les recommandations.
Une bonne nouvelle pour les femmes enceintes ou allaitantes, obligées d’adapter la plupart des gestes beauté lors de cette période pour protéger bébé, les masques à LED ne présentent aucun danger.
Même si de nombreuses études scientifiques restent à réaliser pour mieux comprendre les mécanismes biologiques de la photobiomodulation, cette méthode efficace, sans douleur et sûre n’est pas prête de disparaître. Très appréciée des patients et des fans de skincare, la lumière LED à domicile et les cosmétiques sont un tandem idéal pour maintenir la beauté de votre peau. Les rayons lumineux apaisent les inconforts de la journée, préparent la peau à la suite des soins tout en apportant un traitement de fond adapté à vos préoccupations cutanées. Si vous aussi, vous avez déjà testé ce type de dispositif, partagez votre expérience!
Sources :
Low-level red plus near infrared lights combination induces expressions of collagen and elastin in human skin in vitro – PubMed (nih.gov)
Differential response of human dermal fibroblast subpopulations to visible and near-infrared light: Potential of photobiomodulation for addressing cutaneous conditions – PubMed (nih.gov)
Combined 633-nm and 830-nm led treatment of photoaging skin – PubMed (nih.gov)
Under the spotlight: mechanisms of photobiomodulation concentrating on blue and green light – PubMed (nih.gov)